Le ministre français des Affaires étrangères qualifie de « scandale » la gestion de la Fondation humanitaire pour Gaza - dirigée par les États-Unis et Israël - responsable de la distribution de l'aide alimentaire dans le territoire palestinien. Celle-ci est au centre de critiques après la mort de plus d'un millier de Palestiniens à proximité de ses sites de distribution, selon l'ONU.
« Je demande la cessation des activités de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF). La distribution militarisée de l’aide humanitaire a entraîné un bain de sang dans les files de distribution à Gaza. C’est un scandale, c’est honteux et cela doit cesser », a déclaré Jean-Noël Barrot, jeudi 31 juillet, à la presse lors d'un déplacement à Chypre.
Il a également exigé la cessation immédiate de la guerre menée contre les Gazaouis, la fin de la catastrophe humanitaire qui ravage le territoire assiégé, ainsi que le rétablissement d’un cessez-le-feu durable.
La Fondation humanitaire pour Gaza, critiquée par les organisations internationales, est codirigée par les États-Unis et le régime israélien. La structure emploie une entreprise logistique américaine pilotée par un ancien membre de la CIA et des vétérans de l’armée américaine.
La GHF est chargée par le duo américano-israélien de distribuer de l’aide à Gaza depuis fin mai.
Des témoignages et des rapports quotidiens font état de tirs provenant des forces israéliennes, visant des personnes qui attendent pour recevoir leur aide alimentaire dans les installations de la GHF.
Mardi, l'ONU a accusé l'armée israélienne d'avoir tué depuis fin mai plus de 1 000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près des centres de distribution gérés par cette fondation.
Selon le bilan publié jeudi 31 juillet par le ministère de la Santé de Gaza, les bombardements israéliens ont tué au moins 111 Palestiniens, dont 91 demandeurs d'aide, et blessé 820 autres à Gaza en 24 heures.
Au cours des dernières heures, Israël a tué davantage de Palestiniens, qui meurent également de faim ou sont la cible de tirs alors qu'ils collectent de l'aide alimentaire.
Selon les médias, citant des sources médicales, au moins 41 Palestiniens ont été tués depuis l'aube de jeudi, dont 19 demandeurs d'aide.
Environ 70 personnes ont été tuées alors que des foules de personnes affamées s'étaient rassemblées au point de passage de Zikim, attendant que des camions chargés d'aide humanitaire entrent dans la bande assiégée, avant qu’elles ne soient abattues.
L'hôpital de campagne d'Al-Saraya a déclaré avoir reçu plus de 100 morts et blessés après la fusillade, tandis que le nombre de morts devrait augmenter.
Une vingtaine de personnes en quête de l'aide ont également été tuées par des soldats israéliens alors qu'elles se trouvaient à l'extérieur des sites de distribution d'aide gérés par les États-Unis dans le centre de la bande de Gaza et à Rafah, dans le sud de Gaza.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle le régime de Tel-Aviv a lancé sa guerre génocidaire contre la bande assiégée, au moins 60 034 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des femmes et des enfants.